jeudi 3 septembre 2015

Nike Tn Requin Esclave de Daech

Ses yeux supportent mal la lumière et Jinan peine à rester plus de dix?minutes debout sans être prise de vertiges… Les séquelles des coups re?us pendant sa détention sont encore lourdes, imprévisibles. Alors que ses parents la destinaient à un cousin, Jinan, douce mais déterminée, a choisi de suivre son amour d'enfance, Walid, 22?ans, devenu son mari. Après avoir échappé à Daech, contrairement à d'autres, elle refuse de se taire. ??J'ai lutté pour défendre mon honneur, dit-elle, et parler est une arme efficace. Le monde doit savoir.?? ? Alfred Yaghobzadeh Esclave de Daech Son calvaire a commencé sur une route du Sinjar, le 4?ao?t?2014, alors qu'elle tentait de fuir l'offensive des islamistes dans la région. Jinan est arrêtée avec sept?membres de la famille de son jeune époux qui, ouvrier du batiment, est en déplacement sur un chantier. Selon une méthode bien rodée, les hommes sont séparés des femmes. Aujourd'hui encore, elle ne sait pas ce qu'ils sont devenus. Jinan est d'abord enfermée dans la prison de Badush, à Mossoul, vidée de tous ses prisonniers, libérés ou exécutés par Daech. Chaque soir, raconte-t-elle, ??ils venaient choisir les filles les plus jolies pour les prendre??. Elles sont des centaines à croupir dans ces ge?les insalubres. Certaines serrent contre elles leurs plus jeunes enfants, espérant que cette présence leur évitera les pires outrages. Solidaires, les mères de famille nombreuse n'hésitent pas à confier à d'autres leurs nouveau-nés. La présence des enfants n'arrête pas leurs tortionnaires qui les séparent des mères à coups de crosse Depuis leur arrestation, Jinan, avec la bénédiction d'une autre détenue,Nike Tn Requin fait passer Jano, agé de 6?mois, pour son fils. Toutes recourent aux mêmes stratagèmes pour ne pas être choisies?: baisser les yeux, se réfugier près des toilettes dont l'odeur insoutenable répugne à leurs bourreaux, emmêler et graisser leurs cheveux ou s'enlaidir en se maculant le visage. Mais la présence des enfants n'arrête pas leurs tortionnaires, qui séparent les mères de leurs petits à coups de crosse. Jinan devra rendre Jino à sa mère lorsque Abou Omar et Abou Anas, deux Irakiens agés d'une trentaine d'années (dont l'un se prétend imam) jetteront sur elle leur dévolu. Emmenée dans une voiture, les yeux bandés, Jinan a été achetée, mais elle ne sait pas combien. Avec cinq?autres filles, elle est séquestrée durant trois?mois dans la maison vide d'un riche Yézidi,tn pas cher zalando probablement en fuite ou tué. La plus jeune a 12?ans?; la plus agée,Nike Tn 20?ans. Certaines sont offertes en cadeau à des hommes, d'autres vendues. Chaque nuit, elles écoutent, terrifiées, les pleurs et les cris d'autres captives, violées dans la chambre à c?té Selon un document diffusé par Daech, le prix d'une femme yézidie ou chrétienne agée de 40 à 50?ans est de 50?000?dinars (environ 35?euros). Plus l'age des femmes baisse, plus leur valeur augmente?: le prix d'une ??jeune fille?? entre 10 et 20?ans y est fixé à 150?000?dinars?; celui d'une enfant entre 1 et 9?ans, à?200?000. Le document précise que seuls ??les étrangers comme les Turcs, les Syriens ou les membres des pays du Golfe?? sont autorisés à ??acheter plus de trois?personnes??. Jinan décrit le sadisme de leurs ge?liers. Parce qu'elles refusent d'être converties de force, la jeune femme et ses compagnes sont encha?nées dans la cour de la maison, en plein soleil, avec pour seul réconfort une écuelle d'eau croupie dans laquelle flottent des souris mortes. Elles sont régulièrement battues. Chaque nuit, blotties sous leurs couvertures, elles écoutent, terrifiées, les pleurs et les cris d'autres captives, violées dans la chambre à c?té. ??Longtemps, j'ai prié pour qu'une bombe de la coalition nous tombe dessus??, m'avait confié Bushra, rencontrée en novembre dans une maison en construction où elle avait trouvé refuge après avoir, elle aussi, échappé à Daech. Toutes ont assisté aux tentatives de suicide de camarades désespérées qui tentaient de se tailler les veines avec des tessons de bouteille ou des carreaux de fa?ence ébréchés. Djamila, 13 ans: "Ils ont fait tout ce que vous pouvez imaginer, et même pire" Comme Jinan, Bushra est passée par la prison de Mossoul. Peut-être ont-elles partagé la même cellule, avant de subir les atrocités dont elles ont tant de mal à parler. Très conservatrice,nike air rift bebe Nike Air Max Tn organisée selon un système de castes, la société yézidie avait pour tradition de supprimer ses filles ??souillées?? par le viol. Avec Alfred Yaghobzadeh,Tn Requin nous avons, au cours de notre enquête, rencontré plusieurs dizaines de ces femmes, dont certaines à peine sorties de l'enfance, et aucune n'a osé prononcer ??le?? mot. Pour les amener à se livrer, il a fallu faire tomber ces murs de silence. ??Il dormait avec moi toutes les nuits??, raconte pudiquement Gülan, 15?ans, achetée par un homme dans une loterie. Djamila, 13?ans, nous confie?: ??Ils ont fait tout ce que vous pouvez imaginer, et même pire.?? A la faveur d'un défaut de surveillance, d'une fenêtre ou d'une porte mal fermée, elles sont parvenues à fuir. Impossible de décrire aux proches le gouffre dans lequel elles sont tombées, d'en parler devant un père ou un frère. Rares sont les femmes que nous avons rencontrées qui ont été suivies par un médecin après leur libération. A Dohuk, le centre de santé ne peut faire face à l'afflux de réfugiés et les femmes violées ne sont pas la priorité. Elles continuent de souffrir en silence. Leur parole, si rare, ne rencontre qu'incompréhension et suscite le malaise. Gülan a des attaques de panique, ne dort plus et s'évanouit plusieurs fois par jour. Le médecin auquel elle a décrit ses sympt?mes lui a répondu?: ??Arrêtez d'y penser et ?a ira mieux.?? Alors que nous recueillons le témoignage de Samia, 15?ans elle aussi, séquestrée par deux jeunes à Falloujah, sa mère intervient?: ??Elle a tout oublié. Ne lui faites pas se rappeler. Il ne faut pas.?? Face au déni de leurs proches, elles enterrent cette douleur qui, petit à petit, les ronge de l'intérieur. Pour ne pas devenir l'une de ces mortes vivantes, Jinan a choisi de parler. La jeune femme sait que ce n'est pas à elle d'avoir honte. A sa libération, lorsqu'elle retrouve son mari, Walid, celui-ci ne lui pose aucune question. Mieux, il la soutient. ??J'étais si fier d'elle?! Les hommes sont décapités, les femmes vendues comme des moutons et des chèvres… J'espère qu'en parler permettra d'aboutir à la libération des filles qui sont encore prisonnières.?? Parmi elles, ses deux?s?urs. Walid ajoute tendrement?: ??Pour moi, le jour de la libération de Jinan a été comme un second mariage.?? Une union tournée vers l'avenir, co?te que co?te. Jinan et Walid ont choisi la vie?. Dans six?mois, na?tra leur premier enfant.


 

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